mardi 22 mai 2018

Une nuit sacrée

Ce week-end, les Juifs fêtaient Chavouot, les Chrétiens la Pentecôte, et les Musulmans commençaient le mois de ramadan. Dans la nuit de dimanche à lundi, à l'église Saint-Merry en plein coeur de Paris, Juifs, Chrétiens, Musulmans et tant d'autres encore, de toutes convictions, étaient rassemblés pour écouter des musiques sacrées de tous horizons, et pour célébrer le vivre ensemble. 


Nous étions deux familles du GFIC - nous nous sommes sentis pleinement à notre place au milieu de tous ces gens de bonne volonté, réunis pour montrer qu'il est possible de vivre ensemble, en paix, en harmonie, de vibrer au son des chants et musiques d'une autre tradition, de se laisser emporter, déplacer par ces musiques qui s'élevaient telle une prière. 

Nous sommes arrivés alors que la chorale de la synagogue franco-américaine de Paris chantait ses dernières notes. L'ambiance était joyeuse, nous découvrions l'église de Saint-Merri et tous ces gens rassemblés, assis confortablement sur des tapis, prêts à passer de longues heures dans ce cocon musical. 
Puis la maire de Paris, Mme Anne Hidalgo, est venue saluer les participants, soulignant l'importance de l'événement, la nécessité absolue du vivre ensemble, et rappelant notre responsabilité à tous dans l'accueil des migrants. 
Nous avons ensuite voyagé vers l'Inde, avec le Temple ganesh, leurs saris chatoyants et leurs chants spirituels hindous, c'était surprenant ! 


Quelques témoignages plus tard, nous étions enveloppés par la ferveur des chants soufis de la Tariqa Qadiriyya Boutchichiyya, choeur spirituel venu spécialement du Maroc pour l'occasion. Nous nous sommes abandonnés aux mélodies rythmées qui ont entraîné l'audience dans une transe chaleureuse.  Quand certains frappaient dans leurs mains, d'autres s’essayaient à danser, portés par les chants. C'était déjà l'heure de la rupture du jeûne, mais parmi les personnes présentes, personne ne souhaitait voir finir ce spectacle. 


Des corbeilles de dattes circulaient dans l'église, les Musulmans rompaient leur jeûne en communion avec tous les autres croyants et non croyants autour d'eux. Quelle émotion ! 

Puis petit à petit, les gens ont commencé à s'installer pour ce qui allait être une longue et belle nuit. Tapis et coussins sont sortis des sacs, les corps se sont allongés pour se laisser bercer par la musique. L'ambiance devenait plus feutrée et c'est un moine zen qui a pris la relève avec ses mélodies envoûtantes. 

Il était l'heure pour nous de partir, de laisser place à d'autres personnes venues passer une douce et belle nuit. Nous avons quitté les lieux sur un petit nuage, légers et sereins, heureux d'avoir pu partager ces moments hors du temps, le cœur rempli d'espoir. Sacrée nuit sacrée


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