mercredi 13 février 2013

Des cendres, renaître

Maman est rentrée ce soir avec une tâche grise sur le front. 
Une tâche? Une marque, plutôt. 
Elle m'a expliqué qu'aujourd'hui était un jour spécial: le mercredi des Cendres, le premier des 40 jours qui mènent à Pâques. A l'église, après l'homélie, le prêtre a tracé sur le front de maman et des autres chrétiens une croix avec des cendres qui proviennent des rameaux bénis l'an dernier pendant le dimanche des Rameaux en disant: "Convertissez vous, et croyez à l'Evangile!" (Marc 1, 15)  
Les cendres, c'est gris et triste, elles montrent notre fragilité. Elles sont une invitation à ouvrir son coeur et à y faire une plus grande place pour Dieu sur le chemin de Pâques. 




 

lundi 11 février 2013

Berboucha kabouya

Ce soir nous avons mangé de la berboucha kabouya! C'est un couscous à la courge typique d'Ouled Djellal dans les Aurès, la région de mes grand-parents algériens. Jideti m'en prépare toujours quand je vais la voir...j'adore ça! 

Maman vous donne la recette:

Faire revenir dans l'autocuiseur un morceau de viande au choix
Puis ajouter:

1 petite boite de tomates (400g)
1 cuillere à café de piment rouge (+/- selon le goût)
1 cuillere à café de ras el hanout 
poivre? sel 
2 gousses d'ail 
800g de courge
Faire cuire 20 min à l'autocuiseur 
 
Cuire séparément la semoule à la vapeur

Dressez le plat, et dégustez!  


Moi, je me suis régalé!

vendredi 8 février 2013

Mon miel ma douceur

Après avoir ri avec les aventures de Nasreddine, nous avons écouté une autre histoire, celle d'une petite fille, Khadija, dont la grand-mère vit en Tunisie. Elles se revoient chaque année pendant les vacances d'été, des vacances au goût sucré où grand-mère et petite-fille partagent des moments de tendre et belle complicité. Un jour, un télégramme vient annoncer une terrible nouvelle: jeddati Zohra était morte. Deux jours plus tard, Khadija reçoit un colis dans lequel se trouve la tunique que sa grand-mère brodait pour elle depuis de nombreux mois. Une tunique merveilleuse qui, chaque fois que Khadija la revêtait, faisait remonter les parfums des crêpes de sa grand-mère, les comptines qu'elle lui chantait au creux de l'oreille, les histoires de princes et de princesses, la sonorité de sa langue...

Mon miel ma douceur, de Michel Piquemal et Elodie Nouhen, Ed. Didier Jeunesse, 2004

Après avoir lu ce livre et chanté ensemble les comptines, chacun de nous s'est dessiné vêtu d'un caftan merveilleux empli des souvenirs de moments complices passés avec nos grand-parents. 


mercredi 6 février 2013

Une drôle de mort...

Dimanche dernier, nos familles du GFIC étaient réunies pour une journée de formation sur le thème de la mort. Nous, les enfants, avons écouté l'histoire de la mort de Nasreddine (vous vous souvenez?). Une mort drôle, ou plutôt, une drôle de mort...nous la partageons avec vous, tellement elle nous a fait rire:


Un jour, Nasreddine, le fou pas si fou, grimpa dans un arbre. Il s'assit sur une branche et la scia tranquillement. 
Un homme qui passait par là vit Nasreddine. Et il lui dit:
-Bonjour mon ami! Tu vas tomber avec ta branche si tu continues. 
Mais Nasreddine continua comme s'il n'avait rien entendu. Et ce qui devait arriver arriva: la branche cassa, tomba, et Nasreddine avec. 
-Ouille, ouille, ouille! cria t-il. Mes fesses! A moitié assommé, le derrière meurtri, Nasreddine se mit à courir après l'homme qui venait de passer; Il le rattrapa et il lui dit:
Comment savais tu que j'allais tomber? tu es devin! Mais alors, tu dois savoir quand je vais mourir?
L'homme fut surpris, et il eut envie de rire. Mais il garda son sérieux et répondit:
Oui, je sais quand tu vas mourir. Et il déclara gravement: tu mourras le jour où ton âne pétera trois fois de suite. 
Quelques jours plus tard, Nasreddine rentrait des champs derrière son âne. Et l'âne en marchant lâcha un pet, car il avait mangé beaucoup de fèves  Nasreddine s'inquiéta. Mais l'âne continua son chemin. 
Quelques pas plus loin l'âne lâcha un second pet, un vrai pet, bien sonore. Nasreddine s'arrêta net. Pris de panique, il regarda autour de lui et vit un bout de bois. Cela lui donna une idée. 
Prenant en hâte le bout de bois qui était de forme arrondie, il l'enfonça sans hésitation dans le derrière de son âne. 
-Ouf! se dit Nasreddine. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais mourir. 
Mais aussitôt, son âne lâcha un troisième pet et le bout de bois fut projeté contre le front de Nasreddine. Celui-ci pensa:
-Je suis mort...Et il tomba par terre, où il ferma les yeux et ne bougea plus. 
L'âne continua son chemin tout seul et il rentra ainsi à la maison. 
Quand la femme de Nasreddine vit l'âne arriver, elle s'inquiéta. Que s'était-il passé? Elle se mit en route, à la recherche de son mari. Quand elle le trouva étendu sur le sol, elle se mit à hurler. 
Des villageois l'entendirent au loin et vinrent à sa rencontre. Ils mirent Nasreddine sur une civière pour l'emporter au village. Mais au carrefour, ils se disputèrent:
- à gauche, c'est plus court! disaient les uns. 
- Mais non, à droite, disaient les autres. 
Et cela durait, durait...Si bien que Nasreddine, sur sa civière, commença à s'énerver. Il finit par se redresser et dit: 
-Quand j'étais vivant, je prenais toujours le chemin de gauche! Puis il se rallongea, ferma les yeux et ne bougea plus. 


Histoire extraite du livre "Les questions des tout-petits sur la mort", de Marie Aubinais, Dankerloux et Anouk Ricard, Editions Bayard Jeunesse, 2010